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LE COLLECTIF NATIONAL DES NON-CHASSEURS

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1 octobre 2015

QUELQUES ELEMENTS ET POINTS DE VUE PHILOSOPHIQUES

Quelques philosophes à propos des animaux

rubrique philo 1Au VIe siècle avant notre ère, Pythagore que l'on appelle parfois « le premier philosophe des droits des animaux » réclamait leur respect parce qu'il croyait en la transmigration des âmes entre humains et non-humains.

Au IVe siècle av. J.-C, Théophraste, élève d’Aristote, se positionnait contre la consommation de viande en alléguant qu'elle privait les animaux de leur vie, et qu'elle était donc injuste. Les animaux, disait-il, peuvent raisonner, sentir, et ressentir de la même manière que les êtres humains.

Jean-Jacques Rousseau, dans la préface de son Discours sur l'inégalité (1754), rappelle que les animaux étant des êtres doués de sensibilité, « devraient participer au droit naturel, et… l'homme est sujet à de certains devoirs envers eux ».

Au XVIIIe siècle, Jeremy Bentham, l'un des fondateurs de l'utilitarisme moderne, déclara que la souffrance des animaux est aussi réelle et moralement importante que la souffrance humaine, et que « le jour viendra où le reste de la création animale acquerra ces droits qui n'auraient jamais dû leur être refusés si ce n'est de la main de la tyrannie ». Bentham considérait que la faculté de souffrir, et non la faculté de raisonner, devait être le critère pour évaluer le traitement juste des autres êtres.

Au XIXe siècle, Arthur Schopenhauer estimait que les animaux partagent la même essence que les humains, malgré le manque de faculté à raisonner. Il défend le respect envers les animaux dans la morale, et dénonce la vivisection.

En 1892, Henry Salt écrit Animals' Rights: Considered in Relation to Social Progress, un livre qui met en avant les droits des animaux et qui se positionne en faveur de l’interdiction de la chasse en tant que sport. 

Selon Aurobindo Ghose (dit Sri Aurobindo), il n'y a pas de différence entre l'Homme et l'Animal. Pour lui, « la vie est la vie, que ce soit un chat, un chien ou un homme. Il n'y a pas de différence entre un chat, un chien, un homme. L'idée de différence est une conception humaine pour mettre l'homme à son avantage. »

En 1928, les philosophes du droit Martinetti et Goretti affirment que les animaux sont de véritables « sujets de droit » et que l'animal a une « conscience morale » et une perception du juridique. 

Jacques Derrida considère la question de l'« animal » comme centrale. Dans son ouvrage posthume L'animal que donc je suis, il insiste sur les « proportions sans précédent de cet assujettissement de l'animal » né « de la violence industrielle, mécanique, chimique, hormonale, génétique, à laquelle l'homme soumet depuis deux siècles la vie animale », violence à l'encontre des animaux comparée par le philosophe à la Shoah (génocide qui tient son caractère « exceptionnel » du fait qu'il est aujourd'hui encore le seul de type industriel). 

Aujourd'hui, aux yeux du philosophe américain Tom Regan, professeur à l'université d'État de Caroline du Nord (et président en 1993 de l' American Society for Value Inquiry), célèbre pour sa défense des animaux (mais aussi du végétarisme) dans le cadre du droit, les animaux ont une vie mentale suffisamment complexe pour avoir une expérience propre de leur bien-être. Il considère comme injustifiables des pratiques ou des institutions comme la chasse, la pêche, l'alimentation carnée, les cirques, les zoos, l'élevage intensif. Et il englobe dans la même condamnation l'expérimentation sur l'animal dans une perspective médicale ou biologique. 

Jean-Yves Goffi, dans les Droits des animaux et libération animale, Si les lions pouvaient parler, essais sur la condition animale, sous la direction de Boris Cyrulnik, affirme que les animaux en tant que tels sont détenteurs de droits même s'ils ne le savent pas.

Gary Francione, professeur de droit à l'université d'État du New Jersey élargit ce point de vue à tout être vivant sensible et non aux seuls animaux qui ont des capacités cognitives complexes. A ses yeux, tous les êtres sensibles, humains ou non, ont un droit : le droit fondamental à ne pas être traités comme la propriété d'autrui. La reconnaissance de ce droit fondamental signifie l’abolition – et non pas simplement la réglementation – des pratiques établies d'exploitation animale, parce qu'elles supposent que les animaux sont la propriété des humains. (...). 

Elisabeth de Fontenay estime que la dévalorisation de l'animal (sa réduction à l'état de « chose », de « produit », de « machine ») est intolérable. Elle insiste sur le parallèle entre la représentation que les Hommes ont des animaux et la réalité de la condition animale qui est « devenue au fil des siècles de plus en plus lamentable pour devenir insoutenable à l'époque industrielle ».

Source : Wikipédia 

 

Quelques éléments théoriques

rubrique philo 2Dans la défense des intérêts des animaux, on peut distinguer (de façon schématique) deux grandes philosophies : celle défendant un plus grand bien-être animal, et celle réclamant des droits pour les animaux. Ces deux points de vue correspondent à deux conceptions éthiques plus générales :

- les déontologistes qui fondent la morale sur des droits et réclament donc des droits pour les animaux. Ces droits s’appuient sur l'idée que les besoins et les intérêts des espèces animales sont suffisamment complexes et liés à un développement cognitif leur permettant d'avoir des droits moraux et légaux. Pour les déontologistes, les animaux ne devraient plus être considérés comme des objets que l'on peut posséder ou utiliser, ils devraient être considérés comme des personnes légales.

- les conséquentialistes qui jugent simplement une action ou une inaction à travers ses conséquences. En particulier, les utilitaristes qui la jugent selon ses conséquences en terme de bien-être. Les conséquentialistes défendent plutôt l'idée que les humains ont une responsabilité morale à l'égard des animaux, celle de minimiser leurs souffrances.

Le clivage entre conséquentialistes et déontologistes recoupe souvent un autre clivage, celui entre les abolitionnistes (partisans de l'abolition de toute forme d'exploitation des animaux) et les réformistes (qui luttent pour améliorer la condition animale sans forcément remettre en cause toute forme d'exploitation des animaux).  

La défense du bien-être animal coïncide souvent avec la position réformiste. Mais certains groupes de défense de droits des animaux, tels que PETA, choisissent de soutenir des mesures réformistes pour alléger la souffrance animale dans l'immédiat, en attendant le jour où il sera mis fin à toute forme d'exploitation animale.

Antispécisme, animalisme et humanisme

rubrique philo 3L'animalisme est une idéologie et/ou une éthologie qui défend le droit des animaux en tant qu'êtres sensibles ressentant la souffrance physique de la même manière que l'être humain au delà des considérations écologiques sur les espèces et les individus. Il peut être considéré comme l’élargissement des valeurs humanistes à toutes les autres espèces animales capables de ressentir de la souffrance ou comme l’intégration de l'humanisme à une doctrine morale plus globale, contestant la centralisation de la morale sur l'être humain.

L'antispécisme est un mouvement qui date des années 1970. Il postule que l'espèce à laquelle appartient un être n'est pas un critère pertinent pour décider de la manière dont on doit le traiter et des droits qu'on doit lui accorder. L'antispécisme s'oppose au spécisme qui place l'espèce humaine avant toutes les autres.

Le mot « spécisme » (ou « espécisme ») a été introduit en 1970 par le Britannique Richard Ryder et repris en 1975 par le philosophe utilitariste Peter Singer. Il désigne une forme de discrimination concernant l'espèce, mise en parallèle avec toutes les formes de domination d'un groupe sur un autre (racisme, sexisme, etc.) qui justifie l’exploitation et l’utilisation des animaux par les humains. Le spécisme s’appuie principalement sur des conceptions philosophiques anthropocentriques, le concept de loyauté au groupe (ici l'espèce) et les croyances religieuses abrahamiques. 

Quant à l’antispécisme, il prône l'égalité pour les individus, et non pour les espèces. Les intérêts des individus doivent être pris en compte de manière égale, indépendamment de l'espèce de ces individus.

* L'espèce peut intervenir, mais uniquement dans la mesure où il en résulte quelque caractéristique pertinente pour la détermination des intérêts.

 

L'antispécisme considère le spécisme comme une idéologie condamnable et met l’accent sur un « mouvement de libération animale » nécessaire pour y mettre un terme. La mise en pratique de l'antispécisme au niveau personnel passe par le véganisme, un mode de vie qui exclut la consommation de produits et de services impliquant l'exploitation des animaux.

Notons que la notion d'être sensible, quelle que soit l'espèce à laquelle il appartient, est centrale dans un grand nombre de religions non abrahamiques. Ainsi, l'hindouisme, le bouddhisme et le jaïnisme enseignent le respect envers toutes les créatures vivantes comme valeur suprême, norme sociale, politique et idéal le plus élevé.

Bien que certains perçoivent l’animalisme et la morale antispéciste comme un anti-humanisme, ils  peuvent être considérés (de façon plus juste) comme une généralisation de l’humanisme au-delà des frontières de l'espèce humaine, comme une sorte d'universalisme de la compassion.

Au delà des clivages et des débats conceptuels (réservés aux spécialistes), il existe une règle simple : ce qui vit mérite respect et attention. Respecter et prendre soin (Ethics of Care*)... Voilà un principe clair et applicable par tous (et partout) sur le plan individuel. Quant à l’évolution des lois, des règles et des usages nécessaires pour octroyer aux animaux la place, le droit, le respect et le bien-être qu’ils méritent, il convient de composer avec les forces en présence (mouvements radicaux, progressistes, conservateurs et « moutonniers ») et permettre aux représentations individuelles et collectives sur l’Homme et l’Animal d’évoluer en les éclairant d’une façon juste, simple et claire...

* L'éthique de la sollicitude qui regroupe un riche ensemble de sens alliant attention, soin, responsabilité, prévenance, entraide et plus... Pour simplifier, la sollicitude valorise l'idée et le fait de vivre les uns avec les autres plutôt que les uns contre les autres.

Source : Wikipédia

 

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